Dans une société où l’acte de parler à soi-même a souvent été lié à des stigmatisations, des chercheurs apportent un nouvel éclairage sur cette pratique. Une récente étude met en lumière les bénéfices insoupçonnés de ces dialogues personnels. Selon leurs découvertes, non seulement se parler à soi-même améliore l’estime de soi, mais cela pourrait également booster notre efficacité dans l’accomplissement de certaines tâches.
Les vertus méconnues du monologue
Le phénomène de s’adresser la parole à soi-même est loin d’être anormal. Des scientifiques de l’Université de Bangor, en Galles du Nord, présentent cette tendance comme une extension naturelle de notre discours intérieur. Cette “”conversation”” continue avec soi-même serait vitale pour le bien-être de notre esprit, aidant à structurer nos réflexions, préparer nos actions futures, renforcer la mémoire et réguler nos émotions. « Il nous aide à nous contrôler », précisent les chercheurs, mettant en relief l’impact positif de cette auto-communication sur notre santé mentale.
Le pouvoir de l’auto-instruction à haute voix
Pour démontrer l’efficacité de parler à soi-même, l’équipe de recherche a orchestré une expérience avec 28 participants. Au cours de cette étude, on a demandé aux sujets d’examiner des consignes, tantôt en silence, tantôt à voix haute. Il s’est avéré que « la concentration et la performance des participants sur les tâches ont été améliorées lorsque les instructions des tâches avaient été lues à haute voix ». Ce constat témoigne d’une certaine supériorité des commandes orales par rapport aux commandes écrites, soulignant que notre comportement et notre gestion de tâches s’affinent lorsque nous exprimons nos pensées verbalement.
Discerner l’habitude saine de la compulsion
Cependant, il convient d’être vigilant et de différencier un monologue intérieur bénéfique d’une pratique délétère. Si parler seul contribue positivement à la concentration et à la créativité, il y a des signaux d’alarme à ne pas négliger. D’après la Dr Laura F. Dabney, le dialogue intérieur devient problématique quand il monopolise notre attention au quotidien, et empêche le fonctionnement normal. La répétition excessive d’expressions ou de motifs spécifiques au cours de ces auto-conversations peut indiquer un trouble sous-jacent. Dans de tels cas, un professionnel de santé peut fournir une évaluation appropriée.
Ce panorama sur les dialogues personnels vient déconstruire les présomptions négatives associées à l’acte de parler seul, tout en proposant une perspective novatrice sur son rôle dans le développement personnel et la gestion des tâches quotidiennes.